
6 octobre 2025
Partout en Europe, l'État-providence connaît une lente érosion. Les débats politiques se concentrent sur les budgets militaires, les migrations et les coupes budgétaires, tandis que les réalités quotidiennes – précarité du logement, épuisement professionnel, solitude et détresse psychologique – restent marginales. Mais aujourd'hui plus que jamais, nous devons reconquérir et défendre un État-providence qui réponde aux besoins réels de nos sociétés. Et cela implique de placer la santé mentale au cœur de nos préoccupations.
L'État-providence n'est pas une relique du passé. Il constitue l'une des plus grandes réussites européennes. Mais pour rester pertinent et juste, il doit évoluer, notamment en reconnaissant que la santé mentale est aussi vitale que la santé physique, l'éducation ou la sécurité des revenus.
Traditionnellement, l'État-providence s'est concentré sur des piliers tels que la santé, l'éducation, les retraites et l'emploi. Mais au XXIe siècle, nous savons que le bien-être ne se résume pas à des indicateurs économiques ou à des lits d'hôpital. Les troubles mentaux – de l'anxiété et de la dépression aux traumatismes et au burn-out – figurent désormais parmi les principales causes d'invalidité et d'exclusion en Europe (Organisation mondiale de la Santé, 2022).
Sans accès aux soins de santé mentale, les personnes ont du mal à poursuivre leurs études, à conserver un emploi, à prendre soin des autres ou à s'intégrer à la société. La santé mentale n'est pas un « problème personnel » : c'est une préoccupation collective, façonnée par la pauvreté, la discrimination, la précarité du logement, le statut migratoire et l'isolement social (OCDE, 2019).
Un État-providence qui n’inclut pas un soutien universel, accessible et culturellement compétent en matière de santé mentale est incomplet – et finalement insoutenable (Plan d’action européen pour la santé mentale, 2020).
1. La prévention est plus intelligente que la gestion de crise
Lorsque les personnes peuvent accéder rapidement à un soutien en santé mentale, que ce soit par l'intermédiaire des services publics, des centres communautaires ou des écoles, les sociétés économisent d'énormes coûts ultérieurs : hospitalisations, chômage de longue durée, sans-abrisme, incarcération (Commission Lancet sur la santé mentale mondiale, 2018). La prévention est non seulement plus humaine, mais aussi plus efficace.
2. La santé mentale et les inégalités sont étroitement liées
Les inégalités alimentent les problèmes de santé mentale, et les problèmes de santé mentale non traités les enracinent. Un État-providence performant ne se contente pas de proposer des thérapies. Il s'attaque aux causes structurelles de la détresse : pauvreté, racisme, violences sexistes, précarité du logement et exclusion (Réseau européen de politique sociale, 2021). Investir dans la santé mentale, c'est investir dans la cohésion sociale, l'équité et la participation démocratique (OCDE, 2020).
3. La santé mentale est essentielle à la résilience
Des États-providence forts aident les individus à se remettre d'un revers – perte d'emploi, migration, maladie ou traumatisme personnel. Mais cela ne fonctionne que si nous accordons la priorité à la santé mentale. Garantir le bien-être émotionnel est ce qui permet aux individus de s'adapter, de se connecter et de participer pleinement à leur communauté et à l'économie (Observatoire européen des systèmes de santé, 2021).
Il ne s'agit pas d'un appel à la nostalgie. Il s'agit de repenser l'État-providence pour refléter les réalités d'aujourd'hui et les besoins de demain. Nous devons :
Une société qui ignore la santé mentale est une société qui se fragmente. Un État-providence qui l'accepte devient un espace de réparation, de connexion et de possibilités.
Un État-providence fort ne se contente pas de traiter les symptômes. Il s'interroge sur le type de vie possible pour chacun d'entre nous, et sur le rôle que les institutions publiques devraient jouer pour rendre cette vie plus sûre, plus juste et plus vivable.
La santé mentale n'est pas un sujet à part. C'est le fil conducteur d'une société saine. Si nous voulons un État-providence efficace, nous avons besoin d'un État qui se soucie de tous – profondément, structurellement et sans exception.
Parce que le véritable bien-être n'est jamais individuel. Il est collectif et mérite d'être protégé.
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